Quelques minutes après sa victoire, Valentin Vacherot peinait encore à mesurer la portée de son exploit. De qualifié à champion, le parcours du Monégasque a pris des allures de conte : « Je ne sais pas. Je ne comprends même pas pourquoi je suis assis ici maintenant. C’est fou. Je pense que je vais commencer à réaliser dans les prochains jours. Pour l’instant, je veux juste profiter du moment. »
Ému, il a tenu à saluer son cousin et adversaire : « Être là-haut avec Arthur, c’était irréel. C’est un moment incroyable pour nous deux, pour notre famille. Malheureusement, il n’y avait qu’un vainqueur, mais notre famille a gagné, et le tennis aussi. L’histoire qu’on vient d’écrire est incroyable, à mon avis. »
Un troisième set de rêve : « Tout a cliqué d’un coup »
Le Monégasque a livré un dernier set d’une qualité exceptionnelle : 17 coups gagnants, seulement 2 fautes directes, et 16 points remportés sur 18 au service : « C’est probablement mon meilleur set de la semaine. J’ai presque tout renvoyé, j’ai mis beaucoup de premières balles, et je servais plus fort que jamais. Tout s’est mis en place au bon moment. »
Face à un Arthur Rinderknech solide et agressif, Vacherot a su inverser la dynamique avec sang-froid : « Arthur jouait mieux que moi pendant un moment. Je suis juste content d’avoir réussi à retourner la situation. J’ai probablement joué mon meilleur tennis dans le troisième set. »
HISTORIQUE 🌟
Le moment où Valentin Vacherot 🇲🇨 bat son cousin Arthur Rinderknech 🇫🇷 en finale pour devenir le premier Monégasque à décrocher un tournoi sur le circuit ATP. 👏
Il est le premier QUALIFIÉ à remporter un Masters 1000 depuis 2001. 🏆pic.twitter.com/OqiCRenAKK
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De 204e mondial à Top 40 : « C’est surréaliste »
Invité surprise à Shanghai, Vacherot n’était même pas assuré de participer au tournoi à son arrivée : « Quand j’ai atterri ici, je n’étais même pas censé jouer. J’étais 22e sur la liste d’attente. Je suis rentré un peu plus d’un jour avant le début. Les défis étaient partout. J’ai sauvé des balles de break dans quasiment chaque match, souvent après avoir perdu le premier set. »
Résultat : neuf victoires consécutives, un premier titre en Masters 1000 et un bond spectaculaire au classement : « On m’a dit que j’étais 40e. Génial ! (rires) Mon objectif était simplement d’être Top 100 avant la fin de la saison. Je savais que ce serait dur, mais je pensais que Shanghai pouvait m’aider à m’en rapprocher. Je n’aurais jamais imaginé ça. C’est fou. »
Une finale familiale et symbolique : « Notre famille a gagné »
Opposé à son cousin, Vacherot a tenu à souligner le lien fort entre eux malgré la rivalité du jour : « Ce n’était pas facile de jouer contre Arthur, mais on est des pros, on voulait juste gagner. Ce qu’on a vécu, c’est unique. Peut-être qu’on ne pourra pas fêter ensemble tout de suite, mais ce qu’on a accompli tous les deux restera. »
Le Monégasque a aussi tenu à rassurer sur l’état physique de Rinderknech, victime de crampes à la fin du match : « Oui, il va bien. C’était juste des crampes. Cette semaine a été très dure pour tout le monde, très chaude et humide. On en a même ri sur le podium après coup. »
L’une des histoires les plus FOLLES dans les livres du tennis 🤯
C’était le Masters 1000 de Shanghai 2025 :
🏆 Valentin Vacherot 🇲🇨
🥈 Arthur Rinderknech 🇫🇷Vos avis sur ce tournoi ? ✍️ pic.twitter.com/Qlb5T0Djnj
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Un rêve partagé avec Federer et tout un pays
La journée du champion monégasque avait commencé d’une manière tout aussi symbolique : « J’ai rencontré Roger ce matin. C’était presque plus important que la finale pour commencer la journée. Il a eu des mots très gentils. Le voir regarder tout le match, c’était très spécial. »
Sous le regard de Federer et d’un public chinois conquis, Vacherot a vécu des émotions inédites : « Après certains points, je jetais un petit coup d’œil pour voir sa réaction. Quand ils l’affichaient sur l’écran, il y avait plus de bruit que pour certains points incroyables. C’est dire à quel point il est grand. »
« Tenir le drapeau après le match, c’était irréel. Je pensais à notre petite fédération, à notre petit pays. Nous n’avons pas beaucoup de joueurs, et aujourd’hui on a un titre en Masters 1000. J’espère qu’on rend tout le monde fier », a-t-il conclu.